Les épées, les lances, les flèches, les mitrailleuses et même les explosifs ont eu beaucoup moins de pouvoir sur le destin des nations que le pou du typhus, la puce de la peste et le moustique de la fièvre jaune. Des civilisations ont reculé devant le plasmodium de la malaria, et des armées se sont effondrées sous les assauts des spirilles du choléra, ou des bacilles de la dysenterie et de la typhoïde. D'immenses régions ont été dévastées par le trypanosome qui voyage sur les ailes de la mouche tsé-tsé, et des générations ont été harcelées par la syphilis d'un courtisan. La guerre, la conquête et l'existence en troupeau qui accompagne ce que nous appelons la civilisation n'ont fait que préparer le terrain pour ces agents plus puissants de la tragédie humaine.