Pour que les pas ne me pleurent pas, pour que les mots ne me saignent pas : je chante.
Pour le visage frontalier de votre âme qui est né entre mes mains : Je chante.
Pour dire que tu m'es devenue claire dans les os les plus amers de la voix : chanson.
Pour que personne ne dise : ma terre, avec toute la décision de la nostalgie : je chante.
Pour ce qui ne doit pas mourir, ton peuple : je chante.
Je marche sur ma voix pour te dire : Toi, interrogation de fruits et de papillons sauvages, tu ne perdras pas pied sur l'échafaudage de mon cri, parce qu'il y a une maya potière dans ton cœur, qui sous la mer, à l'intérieur de l'étoile, fumant dans les racines, palpitant le monde, enchevêtre ton nom dans mes mots.
Je chante votre nom, joyeux comme un violon de sillons, parce qu'il vient à la rencontre de ma douleur humaine.
Tu me cherches de l'étreinte de la mer à l'étreinte du vent pour m'ordonner de ne pas tolérer le crépuscule dans ma bouche.
Il m'accompagne avec émotion le sacrifice d'être un homme, pour que je ne descende jamais à l'endroit où est née la trahison de l'infâme qui a attaché ton cœur aux ténèbres, en te reniant !