Ah ! Si seulement l'air dans lequel se répandent les baisers de la bien-aimée, et la brise du matin qui emporte ses rêves vers l'invisible, pouvaient être conservés et sauvegardés, alors l'amour aurait quelque chose de plus élevé que l'immortalité elle-même, mais jamais ! Je n'ai jamais vu un amant qui n'ait rien d'autre que sa mémoire du passé, et qui lui rende tous les plaisirs du passé ! Il est plus facile de gagner une fleur fraîche sur une branche qui s'est desséchée et dont les feuilles se sont décomposées que les restes d'un seul baiser dans la mémoire de l'amant, préservant sa fraîcheur et son parfum de l'haleine et de la sueur de l'aimé !