Il y a, semble-t-il, deux muses : la muse de l'inspiration, qui nous donne des visions et des désirs inarticulés, et la muse de la réalisation, qui revient sans cesse pour dire : "C'est encore plus difficile que tu ne le pensais. C'est la muse de la forme. Il se peut donc que la forme nous serve au mieux lorsqu'elle fonctionne comme un obstacle, pour nous déconcerter et dévier notre trajectoire. Il se peut que lorsque nous ne savons plus quoi faire, nous soyons arrivés à notre véritable travail et que lorsque nous ne savons plus quelle direction prendre, nous ayons commencé notre véritable voyage. L'esprit qui n'est pas déconcerté n'est pas employé. Le ruisseau entravé est celui qui chante.