J'aimerais que les gens qui écrivent avec tant de désinvolture que c'est une guerre sainte, et les orateurs qui parlent tant de continuer peu importe la durée de la guerre et ce qu'elle peut signifier, puissent voir un cas - pour ne pas dire dix cas - de gaz moutarde dans ses premiers stades - puissent voir les pauvres gens brûlés et boursouflés partout avec de grandes cloques suppurantes de couleur moutarde, avec des yeux aveugles, parfois temporairement, parfois définitivement, tous collés les uns aux autres, luttant sans cesse pour respirer, avec des voix qui ne sont que des chuchotements, disant que leur gorge se resserre et qu'ils savent qu'ils vont s'étouffer.