Je ne laisse personne me toucher", ai-je finalement dit. Pourquoi pas ?" Pourquoi pas ? Parce que j'en avais assez des hommes. Accrochés dans l'embrasure des portes, trop près, leur odeur de bière ou de whisky de quinze ans d'âge. Des hommes qui ne venaient pas aux urgences avec vous, des hommes qui partaient la veille de Noël. Des hommes qui ont claqué les barrières de sécurité, qui vous ont fait aimer puis ont changé d'avis. Des forêts de garçons, leurs arbustes en lambeaux pleins d'yeux qui vous suivaient, attrapaient vos seins, agitaient leur argent, des yeux qui vous renversaient déjà, prenant ce qu'ils sentaient leur appartenir. (...) C'était une pièce de théâtre et je savais comment elle se terminait, je ne voulais auditionner pour aucun des rôles. Ce n'était pas un jeu, pas un frisson décontracté. C'était la roulette russe à trois balles.