Vous me permettrez de me flatter, ma chère cousine, que votre refus de mes adresses n'est qu'une évidence. Les raisons que j'ai de le croire sont brièvement les suivantes : -- Il ne me semble pas que ma main soit indigne de votre acceptation, ni que l'établissement que je peux vous offrir ne soit que très désirable. Ma situation dans la vie, mes relations avec la famille De Bourgh et ma parenté avec la vôtre sont des circonstances qui jouent en sa faveur ; et vous devriez prendre davantage en considération le fait que, malgré vos multiples attraits, il n'est pas du tout certain qu'une autre offre de mariage puisse vous être faite un jour. Votre part est malheureusement si petite qu'elle annulera vraisemblablement les effets de votre beauté et de vos qualités aimables. Comme je dois donc conclure que vous n'êtes pas sérieuse dans votre rejet de moi, je choisirai de l'attribuer à votre désir d'augmenter mon amour par le suspense, selon la pratique habituelle des femmes élégantes. (Mr. Collins, après avoir demandé Elizabeth Bennet en mariage et essuyé un refus, dans Orgueil et Préjugés).
