Voyez l'homme qu'ils installent dans la fente du bas. Il tousse beaucoup. Non, ce n'est pas une pneumonie. Pas la tuberculose. Rien de si pittoresque. Doucement, doucement, les brancardiers... c'est bientôt fini. Il crache des caillots de saleté rose-vert. Seulement ses poumons, Mère et Mme Evans-Mawington. Il tousse bien ce soir. C'est du gaz. Vous avez entendu parler des gaz. N'est-ce pas ? Il brûle et ratatine les poumons jusqu'à... jusqu'au désordre que vous voyez sur le sol de l'ambulance. Il a à peu près l'âge de Bertie, maman. Il ne ressemble pas non plus à Bertie, avec ses doux yeux bruns et ses cheveux blonds et bouclés. Bertie regardait vers le ciel en suppliant, entre deux quintes de toux... Le fils que vous avez si généreusement donné à la guerre. Toussez, toussez, petit garçon aux cheveux clairs. Peut-être que quelque part ta mère pense à toi... se vantant de la vie qu'elle a si noblement donnée... la vie que tu croyais être la tienne, mais qui est la sienne et qu'elle peut dilapider comme elle l'entend. Mon garçon n'est pas un fainéant, Dieu merci. Tousse, petit garçon, tousse. Qu'est-ce que ça peut faire, si ta mère n'a pas à affronter la honte de la lâcheté de son fils ?
