Il n'y a guère de grand auteur dans la littérature européenne, ancienne ou nouvelle, qui ne se soit pas distingué dans son traitement du surnaturel. Dans la littérature anglaise, je crois qu'il n'y a pas d'exception, depuis l'époque des poètes anglo-saxons jusqu'à Shakespeare, et depuis Shakespeare jusqu'à nos jours. Et ceci nous amène à considérer un fait général et remarquable, un fait que je ne me rappelle pas avoir vu dans aucun livre, mais qui est d'une très grande importance philosophique : il y a quelque chose de fantomatique dans tout grand art, qu'il s'agisse de littérature, de musique, de sculpture ou d'architecture. Il touche quelque chose en nous qui se rapporte à l'infini.