L'objectivisme consiste à se débarrasser de l'interférence lyrique de l'individu en tant qu'ego, du "sujet" et de son âme, cette présomption particulière par laquelle l'homme occidental s'est interposé entre ce qu'il est en tant que créature de la nature (avec certaines instructions à exécuter) et ces autres créations de la nature que nous pouvons, sans aucune dérogation, appeler des objets. Car l'homme est lui-même un objet, quels que soient ses avantages, et il est d'autant plus susceptible de se reconnaître comme tel que ses avantages sont plus grands, surtout au moment où il atteint une humilitas suffisante pour le rendre utile. Il en résulte que l'utilité d'un homme, pour lui-même et donc pour les autres, réside dans la manière dont il conçoit son rapport à la nature, cette force à laquelle il doit son existence quelque peu réduite. S'il s'étale, il ne trouvera guère à chanter que lui-même, et il chantera, la nature a des manières si paradoxales, par le biais de formes artificielles extérieures à lui. Mais s'il reste à l'intérieur de lui-même, s'il est contenu dans sa nature comme il est participant d'une force plus grande, il sera capable d'écouter, et son écoute à travers lui-même lui donnera des secrets que les objets partageront. Et par une loi inverse, ses formes feront leur propre chemin. C'est en ce sens que l'acte projectif, qui est l'acte de l'artiste dans le champ plus vaste des objets, conduit à des dimensions plus grandes que l'homme. Car le problème de l'homme, à partir du moment où il prend la parole dans toute sa plénitude, est de donner à son travail son sérieux, un sérieux suffisant pour que la chose qu'il fabrique essaie de prendre place à côté des choses de la nature. Ce n'est pas facile.

Auteur: Charles Olson

L'objectivisme consiste à se débarrasser de l'interférence lyrique de l'individu en tant qu'ego, du "sujet" et de son âme, cette présomption particulière par laquelle l'homme occidental s'est interposé entre ce qu'il est en tant que créature de la nature (avec certaines instructions à exécuter) et ces autres créations de la nature que nous pouvons, sans aucune dérogation, appeler des objets. Car l'homme est lui-même un objet, quels que soient ses avantages, et il est d'autant plus susceptible de se reconnaître comme tel que ses avantages sont plus grands, surtout au moment où il atteint une humilitas suffisante pour le rendre utile. Il en résulte que l'utilité d'un homme, pour lui-même et donc pour les autres, réside dans la manière dont il conçoit son rapport à la nature, cette force à laquelle il doit son existence quelque peu réduite. S'il s'étale, il ne trouvera guère à chanter que lui-même, et il chantera, la nature a des manières si paradoxales, par le biais de formes artificielles extérieures à lui. Mais s'il reste à l'intérieur de lui-même, s'il est contenu dans sa nature comme il est participant d'une force plus grande, il sera capable d'écouter, et son écoute à travers lui-même lui donnera des secrets que les objets partageront. Et par une loi inverse, ses formes feront leur propre chemin. C'est en ce sens que l'acte projectif, qui est l'acte de l'artiste dans le champ plus vaste des objets, conduit à des dimensions plus grandes que l'homme. Car le problème de l'homme, à partir du moment où il prend la parole dans toute sa plénitude, est de donner à son travail son sérieux, un sérieux suffisant pour que la chose qu'il fabrique essaie de prendre place à côté des choses de la nature. Ce n'est pas facile. - Charles Olson


Afficher la citation en anglais

Afficher la citation en allemand

Montrer la citation en italien



©gutesprueche.com

Data privacy

Imprint
Contact
Wir benutzen Cookies

Diese Website verwendet Cookies, um Ihnen die bestmögliche Funktionalität bieten zu können.

OK Ich lehne Cookies ab