On nous dit d'aimer notre prochain comme nous-mêmes. Comment s'aime-t-on soi-même ? Lorsque j'examine mon propre esprit, je constate que je ne m'aime pas en me considérant comme un bon vieux monsieur ou en éprouvant des sentiments affectueux. Je ne pense pas que je m'aime parce que je suis particulièrement bon, mais simplement parce que je suis moi-même, indépendamment de mon caractère. Je peux détester quelque chose que j'ai fait. Je ne cesse pas pour autant de m'aimer. En d'autres termes, cette distinction nette que les chrétiens font entre la haine du péché et l'amour du pécheur est une distinction que vous faites dans votre propre cas depuis votre naissance. Vous n'aimez pas ce que vous avez fait, mais vous ne cessez pas de vous aimer. Vous pouvez même penser que vous devriez être pendu. Vous pouvez même penser que vous devriez aller à la police, avouer et être pendu. L'amour n'est pas un sentiment affectueux, mais un désir constant du bien ultime de la personne aimée, dans la mesure où il peut être obtenu.
