Depuis plus d'un demi-siècle, j'essaie de me confronter directement à la grandeur, ce qui n'est guère à la mode, mais je ne vois pas d'autre justification à la critique littéraire dans les ombres de notre Pays du Soir. Avec le temps, les poètes forts règlent eux-mêmes ces questions, et les précurseurs restent vivants dans leur progéniture. Dans notre paysage inondé, les lecteurs font appel à leur propre perspicacité. Mais une avance peut s'avérer utile. Si l'on croit que le canon se choisira lui-même avec le temps, on peut toujours suivre une impulsion critique pour accélérer le processus, comme je l'ai fait avec les derniers Stevens, Ashbury et, plus récemment, Henri Cole.
