Un tiers, plus ou moins, de tous les chagrins que la personne que je pense être doit endurer est inévitable. C'est le chagrin inhérent à la condition humaine, le prix à payer pour être des organismes sensibles et conscients d'eux-mêmes, aspirant à la libération, mais soumis aux lois de la nature et ayant pour ordre de continuer à marcher, à travers un temps irréversible, à travers un monde totalement indifférent à notre bien-être, vers la décrépitude et la certitude de la mort. Les deux tiers restants du chagrin sont faits maison et, en ce qui concerne l'univers, inutiles.
