Les discours et les écrits politiques sont aujourd'hui pour l'essentiel une défense de l'indéfendable. Des faits tels que le maintien de la domination britannique en Inde, les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent sans doute être défendus, mais seulement à l'aide d'arguments d'une brutalité insupportable à la plupart des gens, et qui ne cadrent pas avec les buts affichés des partis politiques. Le langage politique doit donc principalement consister en euphémismes, pétitions de principe et imprécisions nébuleuses. Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, leurs habitants sont chassés dans les campagnes, leur bétail est mitraillé, leurs huttes sont détruites par des bombes incendiaires : cela s'appelle la "pacification". Des millions de paysans sont expulsés de leur ferme et jetés sur les routes sans autre viatique que ce qu'ils peuvent emporter : cela s'appelle un "transfert de population" ou une "rectification de frontière". Des gens sont emprisonnés sans jugement pendant des années, ou abattus d'une balle dans la nuque, ou envoyés dans les camps de bucherons de l'Arctique pour y mourir du scorbut : cela s'appelle l'"élimination des éléments suspects". Cette phraséologie est nécessaire si l'on veut nommer les choses sans évoquer les images mentales correspondantes.
George OrwellLe principal ennemi du langage clair, c'est l'hypocrisie. Quand il y a un fossé entre les objectifs réels et les objectifs déclarés, on a presque instinctivement recours aux mots interminables et aux locutions rabâchées, à la manière d'une seiche qui projette son encre. A notre époque, il n'est plus concevable de "ne pas s'occuper de politique". Tous les problèmes sont des problèmes politiques, et la politique elle-même n'est qu'un amas de mensonges, de faux-fuyants, de sottise, de haine et de schizophrénie.
George OrwellCe qui importe avant tout, c'est que le sens gouverne le choix des mots, et non l'inverse. En matière de prose, la pire des choses que l'on puisse faire avec les mots est de s'abandonner à eux. Quand vous pensez à un objet concret, vous n'avez pas besoin de mots, et si vous voulez décrire ce que vous venez de visualiser, vous vous mettrez sans doute alors en quête des termes qui vous paraîtront les plus adéquats. Quand vous pensez à une notion abstraite, vous êtes plus enclin à recourir d'emblée aux mots, si bien qu'à moins d'un effort conscient pour éviter ce travers, le jargon existant s'impose à vous et fait le travail à votre place, au risque de brouiller ou même d'altérer le sens de votre réflexion. Sans doute vaut-il mieux s'abstenir, dans la mesure du possible, de recourir aux termes abstraits et et essayer de s'exprimer clairement par le biais de l'image ou de la sensation. On pourra ensuite choisir - et non pas simplement "accepter" - les formulations qui serreront au plus près la pensée, puis changer de point de vue et voir quelle impression elles pourraient produire sur d'autres personnes. Ce dernier effort mental élimine toutes les images rebattues ou incohérentes, toutes les expressions préfabriquées, les répétitions inutiles et, de manière générale, le flou et la poudre aux yeux.
Extrait de "La politique et la langue anglaise
...men can only be highly civilized while other men, inevitably less civilized, are there to guard and feed them.
George OrwellYou will see me, where there is no darkness.
George OrwellTag: 1984
Ist ihnen schon mal der Gedanke gekommen', sagte er, 'daß die ganze Entwicklung der englischen Dichtkunst dadurch beeinflußt wurde, dass die englische Sprache nicht genug Reime aufweist?'
Nein, dieser Gedanke war Winston wirklich noch nie in den Sinn gekommen. Auch erschien er ihm unter den waltenden Umständen weder sonderlich wichtig noch interessant.
A thing which I regret, and which I will try to remedy some time, is that I have never in my life planted a walnut. Nobody does plant them nowadays—when you see a walnut it is almost invariably an old tree. If you plant a walnut you are planting it for your grandchildren, and who cares a damn for his grandchildren?
George OrwellTag: legacy plants posterity grandchildren walnut
The planting of a tree, especially one of the long-living hardwood trees, is a gift which you can make to posterity at almost no cost and with almost no trouble, and if the tree takes root it will far outlive the visible effect of any of your other actions, good or evil.
George OrwellTag: trees legacy plants posterity
What can the England of 1940 have in common with the England of 1840? But then, what have you in common with the child of five whose photograph your mother keeps on the mantelpiece? Nothing, except that you happen to be the same person.
George OrwellTragedy, he precieved, belonged to the ancient time, to a time when there were still privacy, love, and friendship, and when the members of a family stood by one another without needing to know the reason.
George OrwellTag: friendship love family tragedy
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